En 2019, nous avons demandé à des spécialistes autochtones du patrimoine culturel de créer une série d’articles sur leur travail, afin de mettre en relief quelques thèmes importants du patrimoine culturel autochtone : le patrimoine culturel immatériel, le rapatriement et les musées.
Les droits culturels sont un élément essentiel de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). Cette déclaration affirme les droits des peuples autochtones en ce qui concerne leurs langues, leur patrimoine culturel, leurs savoirs traditionnels, leurs expressions culturelles traditionnelles ainsi que les manifestations passées, actuelles et futures de leurs cultures.
La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones : un aperçu
Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2007, la Déclaration est un instrument international « qui établit un cadre universel de normes minimales pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones du monde ». Elle protège des droits collectifs susceptibles de ne pas être abordés dans d’autres chartes des droits de la personne, et préserve les droits individuels des Autochtones.
Entre autres, la Déclaration garantit les droits des peuples autochtones à l’autodétermination. Elle affirme aussi leur droit « d’être autonomes et de s’administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales » et protège leur droit de « maintenir et de renforcer leurs institutions politiques, juridiques, économiques, sociales et culturelles distinctes ».
À l’origine, la Déclaration a été adoptée par 144 pays. Onze pays se sont abstenus, et quatre, soit le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, ont voté contre celle-ci. Le nombre de pays qui l’ont adopté est maintenant de 148. Le Canada a, depuis, annoncé son plein appui à la Déclaration.
Vous voulez en savoir plus sur différentes façons de défendre et de mettre en pratique le patrimoine culturel autochtone au Canada? Jetez un coup d’œil aux articles suivants.
Le patrimoine vivant autochtone au Canada
En collaboration avec le First Peoples’ Cultural Council (FPCC), Karen Aird et Gretchen Fox ont écrit ce texte, qui porte sur le patrimoine culturel immatériel des peuples autochtones. L’article souligne à quel point il est important de préserver le patrimoine culturel autochtone, sous toutes ses formes, et avec toutes ses expériences, afin de bâtir un avenir positif, durable et riche sur le plan culturel.
Karen Aird et Gretchen Fox demandent aussi au Canada de revoir sa décision de ne pas ratifier la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003.
Rapatriement et réconciliation : prochaines étapes pour créer une nouvelle réalité
Dans cet article, l’auteure Jodi Simkin s’intéresse au rapatriement des biens culturels et ancestraux auprès des peuples autochtones, en tant que composante cruciale de la réconciliation entre les Autochtones et les non-Autochtones. Elle souligne qu’en date de 2012, jusqu’à deux millions de restes ancestraux et d’objets culturels autochtones étaient détenus dans des dépôts, un peu partout dans le monde. Elle conclut que l’on ne pourra pas établir une réconciliation véritable, durable ou significative tant que l’on continuera de garder des biens matériels culturels contre le gré de leurs vrais propriétaires, et tant que l’on empêchera les ancêtres de revenir parmi les leurs.
Suuda Ganunsid, ad gina waadluuxan gan yahguudang Xaayda Gwaay.yaay iiji
L’article de Sean Young, dont le titre peut se traduire ainsi : « Promouvoir la compréhension et le respect de tout ce que représente Haida Gwaii », présente la perspective de Saahlinda Naay, musée de Haida Gwaii, et révèle comment la préservation des objets matériels peut fournir un espace propice aux expériences holistiques et informelles d’apprentissage, et de transmission des lois traditionnelles et des langues. Sean Young traite de la façon dont le musée a été fondé, de façon à fournir un lieu informel et holistique où les expériences formatrices transcendent les limites des musées traditionnels.
Le mandat du musée comprend notamment la discussion d’enjeux sociaux contemporains, comme les politiques territoriales, l’environnement et les écologies interdépendantes, et la narration de récits ancestraux sur la création, l’histoire naturelle et les changements environnementaux.
Il se trouve que tous les auteurs sont originaires de la région que l’on appelle aujourd’hui Colombie-Britannique, seule province à avoir adopté des lois pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (site web en anglais seulement).
Nous vous invitons à prendre un peu de temps pour lire ces articles. Ils contiennent des réflexions éclairantes sur le rôle que peut jouer la culture pour appuyer et défendre les droits des Autochtones, et ils nous instruisent, de façon aussi nécessaire que captivante, sur l’histoire et la culture des Autochtones dans ce pays que l’on appelle aujourd’hui Canada.