Une brève histoire de l’UNESCO 

Établi à Paris et présent partout dans le monde grâce à ses bureaux régionaux, l’UNESCO compte 194 États membres et 12 membres associés. Aujourd’hui, les menaces pour la paix et la coopération internationale ne sont plus les mêmes qu’à l’époque de la création de l’UNESCO. La diversité et les identités culturelles sont constamment attaquées, et de nouvelles formes d’intolérance et de menaces à la liberté d’expression compromettent la paix et les droits de la personne. La mésinformation et la méfiance à l’égard de la science menacent les fondements de la paix et de l’ordre mondial, qui sont le produit de décennies de coopération internationale. Ces mouvements mettent en péril les progrès mondiaux vers la stabilité et l’équité.

Dans ce contexte, l’organisation continue d’œuvrer pour l’équité, la paix, la démocratie et le développement durable. Ce travail est fortement soutenu par les commissions nationales pour l’UNESCO. Établies dans le cadre de la constitution de l’UNESCO, ces commissions coordonnent les activités de l’UNESCO et promeuvent ses valeurs à l’échelle locale. On compte actuellement 200 commissions nationales, qui constituent une véritable famille d’envergure mondiale.

Les commissions nationales servent d’intermédiaires entre l’UNESCO et les gouvernements, les établissements d’enseignement, les organisations culturelles, les organismes non gouvernementaux et la société civile dans leurs pays respectifs. 

La Commission canadienne pour l’UNESCO et le Conseil des arts du Canada

En 1957, le Conseil des arts1 du Canada a été fondé en vertu d’une loi du Parlement conformément aux recommandations de la Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada (connue sous le nom de la Commission Massey). Son mandat était de protéger et promouvoir la culture canadienne et soutenir les artistes, les auteures et auteurs et les intellectuelles et intellectuels canadiens en arts, en sciences humaines et sociales2. Suivant la Seconde Guerre mondiale, cela reflétait un désir de cultiver une identité canadienne distincte, en particulier dans un contexte de fortes influences externes provenant des États-Unis. Aujourd’hui, le Conseil des arts contribue au dynamisme d’une scène artistique et littéraire créative et diversifiée par des initiatives stratégiques, des partenariats, des subventions, des services, des prix et des paiements pour les artistes et les organismes artistiques partout au pays.

La Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO) relève du mandat législatif du Conseil. Son orientation stratégique et ses activités sont chapeautées par un comité exécutif constitué des personnes suivantes :

  • de représentantes et représentants nommés par le conseil d’administration du Conseil des arts du Canada;
  • de représentantes et représentants nommés par Patrimoine canadien, Affaires mondiales Canada, le gouvernement du Québec et le Conseil des ministres de l’Éducation;
  • de représentantes et représentants d'organismes de la société civile élus lors de l’Assemblée générale annuelle de la CCUNESCO, incluant un siège réservé aux jeunes; 
  • de membres d’office – c’est-à-dire la directrice et chef de la direction du Conseil des arts du Canada et le secrétaire général de la CCUNESCO.

En tant qu’État membre de l’UNESCO, le Canada est représenté par sa délégation permanente établie à Paris, en France, qui opère sous la gouverne d’Affaires mondiales Canada. La délégation est dirigée par une ambassadrice ou un ambassadeur nommé par Affaires mondiales Canada, et, conformément à l’Accord Canada-Québec relatif à l’UNESCO de 2006, elle comprend également une représentante ou un représentant du gouvernement du Québec. 

Plan stratégique priorités et objectifs de la CCUNESCO

Plan stratégique 2021–2026

Le plan stratégique 2021-2026 de la CCUNESCO comprend trois objectifs stratégiques et quatre priorités transversales. Il s’aligne sur la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO et appuie le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les autres principaux instruments de l’ONU.

L’élaboration du plan a eu pour toile de fond des défis sociaux pressants et de longue date qui ont fait l’objet d’une attention croissante en 2020-2021, notamment le racisme systémique, les droits des Autochtones, la crise climatique et la lutte continue pour l’équité des genres. Ses trois objectifs stratégiques sont les suivants :

  • promouvoir l’éducation, la culture, la liberté d’expression et l’antiracisme pour construire une société inclusive, juste et pacifique;
  • soutenir la science, la technologie, l’éducation et la culture pour contribuer au développement durable;
  • collaborer aux initiatives des gouvernements et de la société civile afin de préserver le patrimoine naturel, culturel et documentaire pour les prochaines générations.

Les priorités transversales du plan sont les suivantes :

  • soutenir la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones afin d’appuyer la vérité et la réconciliation;
  • promouvoir l’équité des genres et la justice;
  • normaliser le leadership des jeunes;
  • lutter contre le racisme.

 Le reste du présent rapport décrit les principales initiatives entreprises par la Commission au cours de l’exercice financier 2024-2025 pour faire avancer ses objectifs stratégiques et servir ses priorités transversales. Les activités ont été organisées en fonction de leurs objectifs respectifs.

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Objectif stratégique no 1 : L’éducation, la culture, la liberté d’expression et l’antiracisme promeuvent une société inclusive, juste et pacifique

Africville : le premier lieu d’histoire et de mémoire de l’UNESCO lié à l’esclavage et à la traite au Canada

En octobre 2024, l’UNESCO a fait d’Africville l’un des premiers lieux historiques au monde à recevoir cette nouvelle désignation. À la fois terre d’asile et enclave d’expression culturelle, Africville, qui est située à Halifax, en Nouvelle-Écosse, a été établie par la diaspora africaine dans une vague de migration qui a suivi la guerre anglo-américaine de 1812. Durant cette période, environ 2 000 membres de la diaspora africaine, dont un grand nombre d’anciennes et anciens esclaves, sont arrivés dans les Maritimes. Baptisée Africville, la communauté de la classe ouvrière a vu sa population croître au fil des ans, se réunissant autour de l’église baptiste Seaview United. Toutefois, avec la croissance industrielle et économique d’Halifax, la communauté d’Africville a été injustement détruite, et des tactiques coercitives ont été déployées pour déposséder les membres de la communauté de leurs maisons et de leurs terres.

Organisme sans but lucratif, l’Africville Heritage Trust est géré par un conseil d’administration bénévole principalement composé de membres de la communauté d’Africville. Il exploite aujourd’hui l’Africville Museum, une reconstitution de l’église baptiste Seaview United, et œuvre à sensibiliser la population canadienne au racisme vécu par la population d’Africville ainsi qu’aux liens entre ces expériences et l’héritage de la traite d’esclaves transatlantique.

Soutenir la Décennie internationale des langues autochtones

En octobre 2024, la CCUNESCO et l’initiative Supporting Indigenous Language Revitalization (SILR) de l’Université de l’Alberta ont publié La documentation pour protéger sa langue : Guide pour débutantes et débutants. Ce guide simple et facile à suivre s’adresse aux gens qui n’ont aucune formation officielle en linguistique, en documentation ou en technologie. Les étapes concrètes décrites dans ce guide éclaireront les apprenantes et apprenants d’une langue, les gardiennes et gardiens du savoir, les jeunes et toute autre personne qui cherche à documenter sa langue.

Le guide a été rédigé par Aiyana Twigg. Elle y partage les leçons qu’elle a tirées de ses efforts pour documenter et revitaliser le ktunaxa, une langue qui était parlée couramment par seulement 20 personnes au moment où elle a commencé ce travail.

Quatrième Sommet pancanadien des communautés noires

Organisé par la Fondation Michaëlle Jean et tenu du 31 janvier au 2 février 2025 à Montréal, le Sommet a accueilli plus de 1500 personnes, dont 600 jeunes leaders de partout au Canada. Par l’entremise de la CCUNESCO, le Conseil des arts a soutenu cinq jeunes journalistes des communautés noires en leur octroyant la bourse Jeunesse au Pouvoir afin qu’elles et ils puissent créer de la documentation multimédia sur l’événement et promouvoir la diversité dans le journalisme.

Les membres du Groupe consultatif jeunesse de la CCUNESCO ont joué un rôle important dans cette initiative en animant des panels et en prenant part au projet de documentation.

Conférence nationale du Réseau des écoles de l’UNESCO

En avril 2024, le Réseau des écoles de l’UNESCO au Canada s’est réuni à Toronto, en Ontario, pour une conférence de plusieurs jours. Lors de cet événement organisé en partenariat avec L’éducation au service de la Terre, la CCUNESCO a accueilli environ 150 élèves et enseignantes et enseignants au Jardin botanique de Toronto et au Musée royal de l’Ontario.

Les élèves ont assisté à une série de conférences, d’activités et d’ateliers sur différents aspects de la durabilité. Des ateliers de perfectionnement professionnel ont également été offerts aux enseignantes et enseignants pour les aider à inclure les changements climatiques et la durabilité dans leurs programmes d’enseignement. La conférence était une occasion unique de promouvoir les actions qui peuvent être entreprises à l’école en faveur d’un avenir plus durable.

Forum pour le leadership en éducation à l’environnement

En mars 2025, la CCUNESCO, le Réseau canadien d’éducation et de communication relatives à l’environnement et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) ont tenu un forum pour le leadership en éducation à l’environnement à Ottawa. L’événement visait à renforcer un réseau national d’organismes, d’institutions et de personnes qui œuvrent ensemble à la consolidation de l’éducation à l’environnement, ainsi qu’à fournir de la rétroaction sur le cadre national axé sur l’apprentissage environnemental, qui doit être publié par ECCC.

La CCUNESCO a animé une séance sur l’éducation autochtone axée sur la terre, la présentant comme pilier de son guide pratique à venir intitulé Promouvoir l’éducation au développement durable au Canada : de nouvelles perspectives pour un avenir meilleur.

Promouvoir la liberté de la presse à l’échelle mondiale

En mai 2024, la CCUNESCO et Liberté de la presse Canada ont rendu hommage aux journalistes et caricaturistes du Canada lors d’une cérémonie de remise de prix annuelle soulignant la Journée mondiale de la liberté de la presse de l’UNESCO. Cette année, en plus des prix de la liberté de la presse, pour l’ensemble de la carrière et de caricature éditoriale, un nouveau prix d’excellence a été créé pour les étudiantes et étudiants en journalisme dans un établissement postsecondaire canadien. Les quatre récipiendaires du prix ont fait preuve de détermination pour publier des articles et des reportages malgré des difficultés ou des obstacles les empêchant d’aborder librement des questions qui intéressent leur communauté académique. Cette année, le Prix de la Liberté de la presse a été octroyé à Melissa Martin, qui a passé un an en Ukraine pour rendre compte de l’impact de la guerre sur la population civile.

L'Observatoire des journalistes assassinés de l’UNESCO (en anglais) fait le suivi des professionnelles et professionnels des médias ayant perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions. Durant l’exercice financier 2024-2025 de la CCUNESCO, 88 journalistes ont été tués à l’échelle mondiale. Cet observatoire rend accessible au public le travail réalisé par l’UNESCO pour effectuer le suivi et rendre compte de la sécurité des journalistes et de l’impunité de ces crimes à l’échelle mondiale. Il est un élément essentiel de la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.

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Objectif stratégique no 2 : La science, la technologie, l’éducation et la culture contribuent au développement durable

Soutenir la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable

La Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable 2021-2030 est une initiative internationale dirigée par la Commission océanographique intergouvernementale. Elle vise à approfondir les connaissances sur l’océan et à encourager les projets de conservation marine à l’échelle mondiale. Pour entreprendre ce travail au Canada, la CCUNESCO a mis sur pied un groupe de travail composé de neuf spécialistes pour discuter des principaux enjeux, entreprendre des initiatives et mettre de l’avant la perspective canadienne lors de forums internationaux pertinents.

En avril 2024, le groupe de travail de la Décennie des océans de la CCUNESCO s’est associé à la Commission nationale néo-zélandaise pour l’UNESCO, la Great Barrier Reef Foundation et la Communauté du Pacifique pour organiser un panel intitulé « Systèmes de savoirs autochtones et sciences océaniques » lors de la Conférence de la Décennie des océans 2024 à Barcelone. Cet événement a réuni des gardiennes et gardiens des savoirs autochtones des trois côtes canadiennes, de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et des îles du Pacifique pour mettre en lumière des approches novatrices de gouvernance et de gestion marines dirigées par les Autochtones ainsi que des modèles de mobilisation concrète.

Mettre en valeur les villes créatives de l’UNESCO

Cette année, les villes créatives de l’UNESCO ont collaboré à une initiative commune. Coproduite par le Partenariat du Quartier des spectacles, ExpoCité et Sankofa Square, avec le soutien de la CCUNESCO, l’installation d’art public Celestia sera exposée à tour de rôle dans chaque ville créative de l’UNESCO au Canada, à savoir Montréal, Québec, Toronto et London, afin de souligner le statut que leur a attribué l’UNESCO.

Créée par le studio Kleis, en collaboration avec la poète Carolanne Foucher, la conteuse huronne-wendate Yolande Okia Picard et le concepteur sonore Jérôme Guilleaume, Celestia a été conçue pour transformer les espaces publics en théâtres immersifs vibrants et faire découvrir au public le mythe des Pléiades, ces sept sœurs mythiques, par l’entremise de structures lumineuses et émotionnelles.

Réseau des chaires UNESCO du Canada : le 5e en importance à l’échelle internationale

En mars 2025, la CCUNESCO a organisé une rencontre du Réseau des chaires UNESCO du Canada en partenariat avec le Fonds de recherche du Québec et l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Le rassemblement a été une occasion unique de renforcer les liens entre les chercheuses et chercheurs, de promouvoir l’échange de connaissances et de pratiques exemplaires, de mettre en avant l’excellence du réseau et de démontrer sa capacité à mobiliser la recherche universitaire en réponse à des défis locaux et mondiaux contemporains.

Une nouvelle chaire UNESCO a été nommée cette année, se joignant ainsi aux plus de 950 chaires UNESCO qui se trouvent dans des universités et collèges partout dans le monde. Il s’agit de la Chaire UNESCO Sport pour le développement, la paix et l’environnement dans une perspective multidisciplinaire et mondiale, à l’Université du Québec à Montréal.

Le Réseau des chaires UNESCO du Canada compte maintenant 40 membres dans 31 établissements d’enseignement supérieur, ce qui le hisse au cinquième rang des réseaux de chaires à l’échelle internationale, après l’Espagne, la France, la Russie et l’Italie. Chaque chaire emploie une équipe de recherche qui réalise des études, diffuse ses connaissances, et oriente les débats publics et les politiques dans son domaine d’expertise. Les chaires font progresser les objectifs de l’UNESCO au moyen d’initiatives et de recherches universitaires.

Rassemblement des géoparcs canadiens

Tenue au Géoparc Discovery, à Bonavista, à Terre-Neuve, en septembre 2024, cette conférence rassemblant des participantes et participants des géoparcs mondiaux UNESCO du Canada avait pour objectifs le développement des capacités, le partage de connaissances et une discussion sur l’avenir du Réseau des géoparcs canadiens. Des observations et des perspectives importantes sont ressorties de ces discussions auxquelles ont également participé des représentantes et représentants de la Première Nation Miakpukek, de Ressources naturelles Canada, de la Commission géologique du Canada, de la Newfoundland and Labrador Indigenous Tourism Association, du Programme international pour les géosciences et les géoparcs de l’UNESCO, du Réseau mondial des géoparcs et de la Heritage Foundation of Newfoundland and Labrador.

Célébrer les femmes en sciences

Depuis 2003, la CCUNESCO célèbre annuellement des chercheuses postdoctorales dans le cadre des bourses d'excellence en recherche L'Oréal-UNESCO, en partenariat avec L’Oréal Canada.

Voici les récipiendaires de 2024 :

  • Morgan Piczak est boursière du programme postdoctoral Liber Ero et du CRSNG à Pêches et Océans Canada et à l’Université Dalhousie. Elle mène une recherche révolutionnaire sur l’écologie spatiale du maquereau commun. Non seulement ses travaux jetteront la lumière sur le déclin de la population de maquereaux canadiens, mais ils offriront aussi des solutions pour les populations de maquereaux partout dans le monde, tout en s’attaquant aux impacts du réchauffement des mers de la planète.
  • Marie-Pier Hébert est boursière postdoctorale en sciences environnementales et en écologie aquatique à l’Université du Québec à Chicoutimi et à l’University of Vermont. Elle se spécialise en écologie des eaux douces et en écologie des changements globaux. Scientifique de l’environnement, elle étudie les impacts écologiques des hivers plus doux et de la perte de glaces dans les lacs. Elle analyse les effets de ces changements sur les êtres vivants de petite taille qui les habitent et vise à prédire l’avenir de nos ressources aquatiques dans un monde qui se réchauffe.
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Objectif stratégique no 3 : Les gouvernements et la société civile préservent le patrimoine naturel, culturel et documentaire

Régions de biosphère au Canada : biodiversité, durabilité et action climatique

En septembre 2024, la Région de biosphère de Waterton, dans le sud-ouest de l’Alberta, a accueilli la réunion nationale de l’Association canadienne des réserves de biosphère. Ce rassemblement a permis aux régions de biosphère du Canada d’échanger des connaissances en participant à des discussions thématiques axées sur la biodiversité, le développement durable et l’action climatique. Les participantes et participants ont également eu l’occasion de découvrir la Région de biosphère de Waterton et d’en apprendre davantage à son sujet.

Il y a actuellement 19 régions de biosphère désignées par l’UNESCO au Canada, dont 4 au Québec, et les démarches pour obtenir une désignation de l’UNESCO pour une cinquième région de biosphère dans cette province sont en cours. En janvier 2025, la ville de Québec a soumis sa candidature à la CCUNESCO pour devenir la première région de biosphère urbaine en Amérique du Nord.

Cette année, la CCUNESCO a lancé le Comité canadien pour le Programme sur l’Homme et la biosphère (CC-MAB), un groupe consultatif qui guide et régit la mise en œuvre du Programme MAB de l’UNESCO au Canada. Composé de spécialistes et de parties prenantes clés, il régit les aspects techniques du programme et veille à ce que les 19 régions de biosphère au Canada maintiennent l’excellence à tous les niveaux.

Promouvoir la collaboration entre les sites UNESCO dans l’Atlantique Nord et la région de l’Arctique

En octobre 2024, la région de biosphère Manicouagan-Uapishka et Nordic Atlantic Cooperation (NORA) ont accueilli la conférence Sisimiut II, avec le soutien de la CCUNESCO et du gouvernement du Québec. Cette conférence internationale visait à renforcer le leadership des sites de l’UNESCO dans l’Atlantique Nord et la région de l’Arctique afin de faire progresser les objectifs de l’UNESCO dans les domaines de l’adaptation aux changements climatiques, de la conservation, de la biodiversité et du tourisme durable.

Des gestionnaires de sites désignés par l’UNESCO au Canada, en Islande, dans les îles Féroé, au Groenland, en Norvège et en Écosse ont rencontré des ministres, des responsables des politiques et d’autres dirigeantes et dirigeants mondiaux afin de discuter des façons de favoriser et de renforcer l’influence des sites de l’UNESCO dans le Nord. Les participantes et participants internationaux ont eu l’occasion de découvrir l’expertise régionale dans le cadre de visites de sites locaux, dont la communauté innue de Pessamit. Celle-ci a codéveloppé la station Uapishka, un lieu unique en son genre, avec la Région de biosphère Manicouagan-Uapishka. La conférence a également permis aux déléguées et délégués de jeter les bases d’une feuille de route commune.

Nouveaux ajouts au Registre de la Mémoire du monde

Le Registre de la Mémoire du monde du Canada reconnaît le patrimoine documentaire d’importance nationale et est administré par la CCUNESCO conformément au programme Mémoire du monde de l’UNESCO.

Cette année, trois nouveaux fonds d’archives ont été ajoutés :

  • Les archives documentant le service des Canadiens noirs dans le 2e Bataillon de construction (conservées à Bibliothèque et Archives Canada) : ces documents racontent l’histoire des soldats noirs qui ont servi au sein du 2e Bataillon de construction, une unité ségrégée des Forces militaires du Canada outre-mer durant la Première Guerre mondiale.
  • Le manuscrit d’Anne of Green Gables (conservé au Centre des arts de la Confédération) : le manuscrit de 475 pages comprend le récit rédigé à la main, ainsi que 96 pages supplémentaires de notes de L.M. Montgomery, où elle a consigné des ajouts et des insertions au texte.
  • Les Archives canadiennes du mouvement des femmes (conservées à la Bibliothèque de l’Université d’Ottawa) : cette collection englobe des documents de centaines d’organisations de femmes et de personnes actives dans le mouvement féministe au Canada entre les années 1960 et les années 1990.

Ces ajouts portent à 34 le nombre total d’inscriptions au Registre de la Mémoire du monde du Canada et incluent une première inscription de l’Île-du-Prince-Édouard.

Portée internationale de la CCUNESCO

La CCUNESCO a pour mission de s’assurer que les priorités de l’UNESCO sont adaptées au contexte du Canada et que les perspectives et ambitions canadiennes sont mentionnées dans les forums mondiaux.

23e session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones

En avril 2024, la CCUNESCO a participé à la 23e session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones au siège de l’ONU à New York. Le thème de cette année était « Promouvoir le droit à l’autodétermination des peuples autochtones dans le contexte de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones : faire entendre les voix des jeunes autochtones ».

Un grand nombre de représentantes et représentants autochtones de toutes les régions du monde ont participé au forum. La délégation de la CCUNESCO comprenait des membres de son Groupe consultatif jeunesse, des membres de son groupe de travail sur la Décennie internationale des langues autochtones et d’autres partenaires clés.

La CCUNESCO a coorganisé quatre événements parallèles avec des partenaires internationaux, dont le gouvernement de la Norvège, l’UNESCO et Ărramăt.

Troisième session de l’Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine

En avril 2024, près de 700 personnes se sont réunies à Genève dans le cadre de cet événement sur le thème « La deuxième Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine: lutte contre le racisme systémique, justice réparatrice et développement durable ». Les discussions thématiques ont couvert des sujets importants, comme les réparations, le développement durable et la justice économique, le rôle de l’éducation pour surmonter le racisme systémique et les préjudices historiques, la culture et la reconnaissance, et les attentes et défis de la deuxième Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Le secrétaire général de la CCUNESCO a participé au forum avec deux membres du Groupe consultatif jeunesse, et contribué aux discussions et aux efforts pour s’attaquer aux problèmes complexes qui touchent les personnes d’ascendance africaine à l’échelle mondiale.

EuroMAB 2024

Cette édition de la conférence biennale a rassemblé des représentantes et représentants de plus de 300 réserves de biosphère de l’UNESCO provenant de 53 pays de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Plateforme essentielle à la collaboration, au partage de connaissances et à l’action collective au service de la conservation et du développement durable, EuroMAB, organisé par la commission allemande pour l’UNESCO, s’est tenu en juin 2024 dans le paysage de l’Elbe, une réserve de biosphère de l’UNESCO.

La délégation canadienne comprenait des représentantes et représentants des régions de biosphère du mont Arrowsmith, de l’Átl’ka7tsem (la baie Howe), de Fundy, de Manicouagan-Uapishka, du lac Redberry et de la baie Clayoquot. La participation des jeunes aux régions de biosphère de l’UNESCO a occupé une place importante dans les discussions. La présence de trois jeunes au sein de la délégation canadienne et la tenue d’un atelier sur le Guide pratique pour la mobilisation des jeunes dans les sites désignés de l’UNESCO, une publication récente de la CCUNESCO, démontrent bien l’engagement solide de la délégation dans ce domaine.

Forum mondial de l’UNESCO contre le racisme et la discrimination 

Le 4e Forum mondial contre le racisme et la discrimination (en anglais) s’est déroulé à Barcelone en décembre 2024. Cette plateforme a permis à des parties prenantes mondiales de discuter et d’élaborer des plans d’action pour combattre le racisme et la discrimination. Cette édition, qui s’inscrivait dans la lancée des forums précédents, a mis l’accent sur l’établissement de l’Alliance mondiale contre le racisme et la discrimination pour renforcer l’importance de la collaboration internationale dans la création d’une société plus équitable. L’événement a souligné la nécessité de mettre en place des partenariats durables entre les gouvernements, la société civile et d’autres acteurs clés afin de promouvoir l’équité raciale, la justice et l’inclusion.

La CCUNESCO a assisté au forum afin de participer aux discussions, de rencontrer des parties prenantes clés, de découvrir les nouvelles politiques à l’échelle internationale et les avancées du mouvement de défense des droits, et d’échanger des idées sur les façons de combattre le racisme à l’échelle municipale, ce qui est d’ailleurs le mandat de la Coalition des municipalités inclusives au Canada.