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Africville reçoit la désignation de l’UNESCO comme lieu d’histoire et de mémoire lié à l’esclavage et à la traite

Ottawa, le 9 octobre 2024 – La Commission canadienne pour l’UNESCO et Africville Heritage Trust sont heureux d’annoncer qu’Africville a été désignée en tant que premier « Lieu d’histoire et de mémoire lié à l’esclavage et à la traite » de l’UNESCO au Canada. Africville est un site historique situé à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Le 9 octobre, au siège de l’UNESCO à Paris, Gabriela Ramos, sous-directrice générale pour les sciences sociales et humaines, a annoncé cette désignation ainsi que d'autres lieux d'histoire et de mémoire.

L’année 2024 marque le 30e anniversaire du programme Les Routes des personnes mises en esclavage de l’UNESCO. Depuis 1994, ce programme coproduit des connaissances, met sur pied des réseaux scientifiques et soutient des initiatives commémoratives sur le thème de l’esclavage, de son abolition et de la résistance qu’il a généré. Ce programme nous aide à mieux comprendre les conséquences de l’esclavage sur les sociétés contemporaines et les mouvements mondiaux actuels contre le racisme et la discrimination.

Dans le cadre de ce programme, une nouvelle désignation de l’UNESCO a été établie pour reconnaître les lieux d’histoire et de mémoire liés à l’esclavage et à la traite.

La présence documentée d’Africaines et d’Africains en Mi’kma’ki, région aujourd’hui appelée Nouvelle-Écosse, remonte au 17e siècle. Le nombre de personnes d’ascendance africaine en Nouvelle-Écosse a augmenté de façon significative après la révolution américaine de 1775. L’esclavage était toujours légal dans les colonies britanniques à l’époque et un grand nombre de membres de la diaspora africaine sont arrivés en Nouvelle-Écosse en tant que servantes et servants ou esclaves de loyalistes blancs. D’autres personnes noires, elles-mêmes loyalistes libres ou libérées, se sont établies dans des endroits comme Birchtown, Annapolis, Digby et Tracadie.

À la fois terre d’asile et enclave d’expression culturelle, Africville a été établie par la diaspora africaine dans une vague subséquente de migration qui a suivi la guerre anglo-américaine de 1812. Durant cette période, environ 2000 membres de la diaspora africaine, dont un grand nombre d’anciens esclaves, sont arrivés dans les Maritimes. L’établissement du chemin Campbell est l’un des endroits où la population noire d’Halifax s’est regroupée. Baptisée Africville, la communauté de la classe ouvrière a vu sa population croître au fil des ans, se réunissant autour de l’Église baptiste Seaview United. Toutefois, face à la croissance industrielle et économique souhaitée par la ville d’Halifax, la communauté d’Africville a été injustement détruite et des tactiques coercitives ont été déployées pour déposséder les membres de la communauté de leurs maisons et de leurs terres.

L’histoire d’Africville démontre comment l’héritage de la traite d’esclaves transatlantique perdure et a pavé la voie au racisme qu’a subi la population noire d’Africville. En dépit des taxes qu’elle payait, celle-ci n’a jamais eu de routes pavées, d’eau courante ou d’égouts, et les façons dont elle a été déplacée de force étaient déshumanisantes. Il est important que l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens connaissent son histoire et j’espère que la désignation de l’UNESCO sera un catalyseur de soutien pour Africville Heritage Trust et les efforts déployés par l’organisation pour jeter la lumière sur cette histoire importante.
– Yves-Gérard Méhou-Loko, secrétaire général, Commission canadienne pour l’UNESCO

Dans un laps de moins de 120 ans, les propriétaires des terres et des habitations d’Africville sont passés de l’autosuffisance à une tutelle exercée par une ville paternaliste qui les a privés de leurs droits et de leur dignité. Et pourtant, le patrimoine culturel immatériel qui est au cœur d’Africville n’a pas été détruit. Au musée d’Africville, qui se trouve dans une réplique de l’Église baptiste Seaview United détruite lors du rasement d’Africville, nous continuons de nous rassembler en tant que communauté et de nous assurer que les expériences et les contributions des Canadiennes et des Canadiens d’ascendance africaine font partie de notre mémoire collective.
Percy Paris, président, Africville Heritage Trust

À propos d'Africville Heritage Trust

L’Africville Heritage Trust est une organisation sans but lucratif gérée par un conseil d’administration bénévole principalement composé de membres de la communauté d’Africville. Ouvert à toutes et à tous, le musée d’Africville est exploité par l’Africville Heritage Trust en tant qu’espace d’apprentissage sur l’établissement en Nouvelle-Écosse des premières personnes d’origine africaine et l’histoire d’Africville. L’exposition comprend des enregistrements audio et des images d’archives dans lesquels des membres de la communauté racontent leurs vies et leurs expériences de déplacement. Composé de résidantes et de résidants d’Africville et de leurs descendants, le personnel du musée offre également des visites guidées où il raconte l’histoire de la communauté.

À propos de la Commission canadienne pour l'UNESCO

La Commission canadienne pour l'UNESCO (CCUNESCO) est le lien entre les Canadiennes et Canadiens et le travail essentiel de l'UNESCO - l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture. Par l'entremise de ses réseaux et partenaires, elle assure la promotion des valeurs, priorités et programmes de l'UNESCO au Canada et fait entendre la voix des spécialistes de la société civile à l'international. L'Agenda 2030 pour le développement durable des Nations Unies et les autres priorités de l'UNESCO guident ses activités. La CCUNESCO relève du Conseil des arts du Canada. 

Pour plus d'informations, veuillez contacter : 

Vanessa Poulin-Gladu
Gestionnaire, Affaires publiques
Commission canadienne pour l’UNESCO
613-862-1637
vanessa.poulin-gladu@ccunesco.ca

Pat Dillon-Moore
Communications, Africville
514-378-0257
africvillemuseumpublicist@gmail.com