Ărramăt - Perspectives autochtones du développement durable

28 novembre 2023

Illustration de trois mains soutenant une branche de vigne feuillue, avec d'autres images de jardin en arrière-plan.

Sommaire

Cet article s’inscrit dans le cadre de la Décennie Internationale des langues autochtones 2022-2032. Il présente des liens entre les Objectifs de développement durable (ODD) et les langues autochtones, en se basant sur les exemples des ODD.3 sur la santé et le bien-être pour tous et ODD.4 sur l’éducation. Il examine aussi le rôle central des femmes autochtones dans la transmission des savoirs traditionnels autochtones par la langue et dans la réalisation des ODD.

L’article présente ensuite quelques approches autochtones de développement durable et examine la manière dont les peuples autochtones et leurs approches ont été considérés ou non dans l’élaboration et la mise en œuvre des ODD.

Finalement, en partant de l’exemple du projet de recherche Ărramăt, l’auteure invite à adopter une nouvelle approche pour explorer des façons plus inclusives et transformatives d’assurer la santé et le bien-être de tous.

Les objectifs de développement durable sont un appel universel à l’action pour éliminer la pauvreté, protéger la planète et améliorer le quotidien de toutes les personnes partout dans le monde, tout en leur ouvrant des perspectives d’avenir. Au nombre de 17, les objectifs de développement durable ont été adoptés en 2015 par l’ensemble des États Membres de l’Organisation des Nations Unies dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui définit un plan sur 15 ans visant à réaliser ces objectif.1 

Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032

Près de quinze ans après l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), on note de grands écarts dans la mise en œuvre de ces droits selon les régions, les pays et les types de droit.2  Ainsi, les délégués autochtones et leurs alliés continuent de plaider activement au niveau local, national, régional et international pour la création de cadres de mise en œuvre de ces droits. Ce plaidoyer a fortement contribué à accroître l’attention envers les droits des peuples autochtones, notamment leurs droits linguistiques et culturels.3  Le plaidoyer culmine en 2022 avec le lancement de la Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032 (DILA), proclamée par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2020.

L’objectif principal de la DILA est « d’attirer l’attention sur la perte critique des langues autochtones, […] de préserver, de revitaliser et de promouvoir les langues autochtones ».4 

La communauté mondiale convient que la feuille de route qui guide le développement durable à l’horizon 2030 ne doit laisser personne de côté y compris les peuples autochtones et leurs priorités.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030

Pour réaliser le développement durable, la communauté mondiale adopte le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Les grandes questions :

  • Ce programme inclut-il les perspectives autochtones?
  • En quoi les langues autochtones contribuent-elles aux objectifs de ce développement durable?
  • Quel est le rôle des femmes autochtones dans la préservation de leurs langues et la réalisation des ODD?

Nous examinerons ces questions. Nous conclurons par un exemple de projet de recherche – Ărramăt, qui met en lumière les savoirs traditionnels autochtones et l’approche holistique indispensable pour répondre aux défis émergents auxquels nous faisons face aujourd’hui de façon durable.

Le contexte mondial du concept de développement

Le concept de développement a beaucoup évolué au niveau mondial durant les deux dernières décennies. Les objectifs du Millénaire pour le développement étaient anthropocentriques – plaçaient l’humanité au centre de l’univers, et misaient sur la croissance à tout prix. Cette conception est bien illustrée par le principe selon lequel « l'être humain doit être mis au centre de tous les programmes, pour aider, dans le monde entier, des hommes, des femmes et des enfants à vivre mieux », énoncé dans la Déclaration du Millénaire.5  Par contraste, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (PDD 2030) adopté en 2015 souhaite être « un plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité ».6 

Ce nouveau cadre de mise en œuvre du droit au développement s’appuie sur 17 objectifs et 165 cibles, tous pertinents pour les peuples autochtones.7 C’est aussi pour eux une occasion d'accélérer la mise en œuvre de leurs droits consacrés dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.8 

Cette vision plus englobante du développement « un plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité » se rapproche davantage de celle des peuples autochtones.

Une illustration de fleurs inspirée de la roue des couleurs qui représente les objectifs de développement durable.

Les peuples autochtones et le Programme de développement durable à l’horizon 2030

Les peuples autochtones accueillent les efforts déployés pour assurer leur participation et leur inclusion dans les consultations et les travaux préparatoires à l’élaboration des ODD et de leurs cibles.9 Ces efforts ont abouti à plusieurs références aux peuples autochtones dans la résolution intitulée « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » ; et dans les cibles et les suivis des ODD.10 

Les préoccupations :

  • Les populations autochtones, des populations vulnérables?

Tout d’abord, il est regrettable que les peuples autochtones soient considérés comme des populations vulnérables.11 Il est important de mentionner que plusieurs communautés autochtones ont été placées dans une situation d’extrême vulnérabilité du fait, par exemple, d’un passé et d’un présent colonial et de la discrimination systémique rendant difficile l’accès à des services de base comme l’éducation et la santé. En dehors de ces facteurs, ces communautés ont, par ailleurs, un plein potentiel et continue de faire preuve de résilience, de force et d'ingéniosité malgré les défis coloniaux.

  • La croissance à tout prix?

Une autre cible12 est également problématique. Elle est basée sur une approche louable misant sur l’accès équitable aux terres, aux connaissances et aux moyens financiers, y compris pour les peuples autochtones. Cependant, cette cible implique une croissance à tout prix qui n’est pas en harmonie avec les conceptions du développement durable des peuples autochtones telles que décrites plus haut.

  • Ne laisser personne de côté : prendre en compte les priorités de développement durable des peuples autochtones

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 vise à ne laisser personne de côté. La précision des données est importante car ce sont les données qui permettent d’évaluer les progrès vers l’atteinte des cibles. Il est donc crucial de tenir compte des priorités de développement des peuples autochtones et de mesurer les programmes en fonction de ces priorités en s’appuyant sur des données pertinentes pour eux. « Ce que vous mesurez a un impact sur ce que vous faites. Si vous ne mesurez pas des phénomènes importants, vous n'agirez peut-être pas en conséquence. Cependant, des mesures déformées peuvent être encore pires ».13 

Tenir compte des priorités de développement durable des peuples autochtones implique d’accueillir leurs perspectives et donc d’aménager une place pour les savoirs traditionnels de ces peuples, leurs cultures et leurs langues.

Le concept Netukulimk chez les Mi’kmaq

Le Netukulimki illustre la conception du développement du peuple Mi’kmaq. Ce concept vise « l'atteinte de normes adéquates de bien-être communautaire sans mettre en péril l'intégrité, la diversité ou la productivité de notre environnement ».14 Les Mi’kmaq estiment qu’on doit considérer le bien-être de la communauté, mais aussi celui des autres êtres vivants et de l’environnement. Cette vision suggère aussi que lors de la réalisation du développement durable, les humains soient responsables d’être « l'œil, l'oreille et la voix de ceux qui ne peuvent pas se défendre, sous forme humaine ».15 

Le concept d’Ărramăt chez les Kel Tamasheq (Touareg)

De même chez les Kel Tamasheq (Touareg), le concept d’Ărramăt est un état de bien-être des êtres vivants humains (dăg adăm) et des animaux (irezedjen), ainsi que de l’environnement (ihenzuzagh)16  : « les populations doivent vivre des moyens qu'elles ont (tèrché, éharé, arizédj, akal) tout en se préoccupant des générations futures (takassitt naharé, megh ichakrach) ».17 Selon cette conception, on doit atteindre le bien-être en gardant l'équilibre existant entre les diverses espèces d’un écosystème et les autres éléments abiotiques de l’environnement comme le sol, l’eau, le climat, tout en assurant la continuité de cette harmonie pour les générations futures.

À partir des visions micmaque et tamashèque du développement durable, on peut dégager une conception du développement où tous les éléments doivent atteindre le bien-être : les êtres vivants, les non-vivants, l’environnement. Et les humains sont responsables d’assurer le bien-être des autres espèces, de même que la continuité du développement pour les générations futures.

Les langues autochtones et la santé et le bien-être
ODD 3 : « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges »

Nous portons une attention particulière aux langues autochtones, notamment leurs contributions aux ODD sur la santé et le bien-être et l’éducation.18 

Le droit à la santé est un des droits fondamentaux inscrits dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). Il y est défini comme étant « le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre ».19 La réalisation de ce droit repose sur des normes et principes dont celui de la non-discrimination, y compris en matière de langue, d’accessibilité, incluant l’accessibilité à l’information, et d’acceptabilité, notamment l’acceptabilité culturelle.20 

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) spécifie également que « les autochtones ont le droit, en toute égalité́, de jouir du meilleur état possible de santé physique et mentale » et que « les États prennent des mesures efficaces pour protéger ce droit et faire en sorte que les peuples autochtones puissent comprendre et être compris dans les procédures politiques, juridiques et administratives, en fournissant, si nécessaire, des services d’interprétation ou d’autres moyens appropriés ».21 

Au Canada, la Loi sur les langues autochtones s’inscrit dans le cadre des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, de la mise en œuvre de la DNUDPA et de l’Année internationale des langues autochtones 2019. La Loi suggère une collaboration du ministre du Patrimoine canadien avec les entités pertinentes afin de fournir des programmes et services comme ceux de la santé dans une langue autochtone.22 

Ces trois cadres, PIDESC, DNUDPA et la Loi réaffirment le rôle déterminant des langues des peuples autochtones pour leur santé.

Pour les peuples autochtones, leurs langues non seulement favorisent la communication et l’information mais contribuent aussi à atteindre et préserver le bien-être au sens holistique, tel qu’exprimé dans les concepts Netukulimk et Ărramăt.

À ce propos d’ailleurs, un aîné Whapmagoostui Cree a dit « Si la terre n’est pas en santé, comment pouvons-nous l’être? »23  Pour les peuples autochtones, la santé et le bien-être ne sauraient se limiter à une espèce. La santé et le bien-être s’évaluent en tenant compte de la dimension spirituelle, et également de l’état des autres espèces, de l’écosystème ainsi que des éléments abiotiques (sol, eau, climat).

Les savoirs traditionnels des peuples autochtones sont contenus dans leurs langues et transmis de génération en génération, principalement de façon orale. Ainsi, chez les Sámi, un peuple éleveurs de rennes, les pâturages sont choisis en fonction de l’état de la neige qui est décrite par plus de 300 mots en langue sámi.24 Quand une partie de la langue n’est plus transmise, il y a une perte des savoirs qu’elle véhicule et qui sont indispensables à la préservation de la santé et au bien-être de tous.

Les langues autochtones et l’éducation
ODD 4 : « Assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie »

L’atteinte de cet objectif de développement durable est largement liée aux droits linguistiques et culturels des peuples autochtones.

Selon la DNUDPA, « les peuples autochtones ont le droit d’établir et de contrôler leurs propres systèmes et établissements scolaires où l’enseignement est dispensé́ dans leur propre langue, d’une manière adaptée à leurs méthodes culturelles d’enseignement et d’apprentissage ».25 

Au-delà de ce droit consacré par la DNUDPA, plusieurs travaux de recherches concluent que l’accès à l’éducation dans sa langue maternelle améliore l’adhésion et la réussite scolaire. C’est le cas d’une étude réalisée au Pérou, laquelle révèle que les apprenants autochtones ayant accès à l’éducation dans leur langue maternelle connaissent une « amélioration de l’ensemble des résultats scolaires ». Ce type d’éducation contribue également à la « réduction des disparités entre les sexes et entre zones urbaines et zones rurales pour les résultats d’apprentissage » et aide à construire une « plus grande estime de soi de la part des élèves et une participation plus active en classe ».26 

En outre, éduquer un apprenant autochtone dans une culture et une langue nouvelles pour lui sans tenir compte des siennes est non seulement une assimilation, mais pourrait aussi constituer un obstacle à sa réussite. En effet, ces apprenants autochtones lorsqu’ils doivent s’exprimer en français ou en anglais (pour le cas du Canada) doivent effectuer un processus d’interprétation de leurs pensées à partir de leur langue maternelle (qu’ils la parlent ou non) vers la langue non autochtone. Cela ajoute une difficulté supplémentaire à la tâche scolaire.27 

Lorsque j’étais à l’école primaire à Tamanrasset, mes enseignants (non autochtones) prenaient toujours des exemples reliés à des contextes de villes du nord du pays, avec des immeubles, les plages, etc. Cela restait très abstrait pour moi et difficile à imaginer. J’ai demandé à mon père de m’amener visiter ces villes. Depuis mon retour, j’ai toujours été premier de ma classe. Mes autres amis de classe n’ont pas eu cette opportunité.28
- Massaoud Guemama

Il ressort de cela que pour les apprenants autochtones, leurs langues sont un des leviers fondamentaux pour atteindre les différentes cibles de l’objectif de développement durable sur l’éducation, et à un niveau plus large, leurs cultures et leurs savoirs traditionnels.

Au niveau local, national et international cela impliquerait de développer des politiques d’éducation plus inclusives des savoirs traditionnels autochtones, des pédagogies, des moyens, des moments et des lieux de transmissions de ces savoirs.

Une illustration représentant la Terre Mère maintenue en place par les connexions et le flux de connaissances.

Le rôle des femmes autochtones dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable sur la santé et le bien-être et l’éducation

Le succès de tout programme destiné à une communauté repose sur l’adhésion de ses membres. La mise en œuvre du droit à l’autodétermination et le principe de consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones exigent donc que les membres de toute communauté autochtone soient significativement impliqués à toutes les étapes de tout projet les concernant. Cela est d’autant plus vrai lorsque le projet concerne les langues autochtones. En effet, la base de tout programme de revitalisation d’une langue autochtone demeure les locuteurs de cette langue, car non seulement ce sont eux qui la parlent, mais le programme leur est destiné.

Les aînés ont un rôle primordial à jouer dans un tel programme. À ce propos, Annick Chiron soutient que les personnes âgées et les éducateurs communautaires qui connaissent la langue doivent être impliqués car ce sont ces personnes qui peuvent influencer le curriculum linguistique et culturel des apprenants.29 De même, le recensement du Canada de 2006 révèle que la connaissance d'une langue autochtone est plus courante parmi les générations plus âgées des Premières Nations.30 

En plus des aînés, les femmes sont un maillon central pour la préservation et la transmission des langues autochtones. En effet, la référence même à la langue maternelle « renvoie au fait que cette langue est d’abord parlée par l’enfant, elle lui a été transmise par sa mère depuis la phase gestationnelle ».31 

Aussi, que les femmes autochtones appartiennent à des communautés d’origine nomade (éleveurs, chasseurs, cueilleurs, etc.) ou sédentaires (agriculteurs), ce sont elles qui, le plus souvent, passent plus de temps avec les enfants. Ainsi, les mots que les enfants apprennent viennent des conversations des femmes de leur communauté (mères, sœurs, cousines, grand-mères). En outre, la place privilégiée des femmes autochtones dans plusieurs communautés autochtones matrilinéaires – où l’ascendance maternelle est importante, fait d’elles un pilier important de leur famille et de leur communauté.

Les femmes y occupent des rôles majeurs de garantes de la langue et de la culture, gardiennes des savoirs traditionnels, conseillères, cheffes, etc. Par exemple, chez les Kel Tamasheq, la tifinagh (écriture tamasheq) est souvent enseignée à l'enfant sur le sable, par la mère. De même, ce sont habituellement les femmes qui racontent les histoires, véritables outils d’éducation, aux enfants.

Pour ce qui est de la santé et du bien-être, ce sont le plus souvent les femmes qui s’occupent des personnes malades. Cela leur a permis de cumuler des savoirs, non seulement sur les soins aux membres de la communauté, mais également de l’environnement duquel elles puisent la plupart des ingrédients utilisés en médecine traditionnelle et avec lequel elles et leurs communautés entretiennent une relation symbiotique.

Ainsi, les femmes autochtones, en tant que premier contact de l’enfant avec la langue, gardiennes et vectrices des connaissances traditionnelles et du fait de leur place privilégiée, contribuent énormément aux objectifs de développement durable sur la santé et le bien-être et l’éducation. Cette contribution doit être reconnue, valorisée et renforcée.

Les chemins de transformation

Finalement, l’ambition de réaliser le Programme de développement durable et de ne laisser personne de côté est une occasion de mettre en œuvre les droits des peuples autochtones consacrés dans la DNUDPA. Toutefois, cela suggère tout d’abord d’aborder les transformations requises en s’ouvrant aux visions plus holistiques des peuples autochtones, du développement, du bien-être et des relations entre les diverses espèces d’un écosystème et la Terre mère.

Ensuite, cela implique que les décideurs politiques s'appuient sur des données de recherche inclusives à différents types de savoirs, y compris les savoirs traditionnels autochtones développés depuis des millénaires.

L'efficacité des savoirs traditionnels autochtones n’est plus à prouver étant donné que les peuples autochtones ont su préserver 80 % de la biodiversité mondiale sur la terre dont ils occupent seulement 22 %.32 

Le projet de recherche Ărramăt, un exemple de partenariat pour mettre en lumière les savoirs autochtones et la place centrale de la Terre mère pour la santé et le bien-être durables. C’est d’ailleurs en cela que le projet de recherche Ărramăt est à la fois innovateur et transformateur.33 Il permettra aux organisations des peuples autochtones et à leurs alliés de documenter leurs savoirs traditionnels, de synthétiser les données issues de tels travaux et de constituer des boîtes à outils disponibles et pertinentes à diverses thématiques. Ces boîtes à outils, nommées « chemins de transformation », sont toutes liées les unes aux autres ainsi qu’au concept central d'Ărramăt. S’engager et financer un tel projet est non seulement un pas significatif vers la réconciliation avec les peuples autochtones au Canada, mais également une opportunité de nous acquitter de notre responsabilité de prendre soin de la Terre mère de façon durable.

Prendre soin de la Terre mère de façon durable.

Cet article a été rédigé sur le territoire autochtone ancestral non cédé du peuple algonquin.

Dates clés

Le contexte mondial

1976 : Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC)
2000 : Objectifs du Millénaire pour le développement durable (OMD)
2007 : Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA)
2015 : Programme de développement durable à l’horizon 2030, Objectifs de développement durable (ODD)
2019 : Année internationale des langues autochtones
2022 : Décennie internationale des langues autochtones 2022-2032 (DILA) 

Le contexte canadien

2007-2015 : Commission de vérité et réconciliation
2016 : Le Canada appuie sans réserve la Déclaration et s’engage à la mettre en œuvre
2019 : Loi sur les langues autochtones
2021 : La Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones entre en vigueur

À propos de l’auteure

Mariam Wallet Aboubakrine est une femme touarègue originaire de Tombouctou, au Mali. Elle a suivi une formation pluridisciplinaire : éducation traditionnelle touareg, diplômée de la faculté de médecine (Université Mouloud Mammeri Tizi-Ouzou en Algérie), maîtrise en action humanitaire (Université de Genève), et un baccalauréat en éducation (Université d'Ottawa). Mariam est l’ancienne présidente de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (UNPFII).

Actuellement, Mariam représente la région Afrique au sein de l'organe de coordination autochtone sur le renforcement de la participation des peuples autochtones aux Nations unies, et est coprésidente du Groupe de travail mondial de l'UNESCO pour la Décennie Internationale des langues autochtones (2022-2032).

Elle est aussi co-titulaire de la Chaire UNESCO sur la collaboration pour la protection de la biodiversité, la santé et le bien-être des populations autochtones à l’Université de l’Alberta.

Mariam est l'auteure principale de l'évaluation thématique de l'IPBES sur les liens entre la biodiversité, l'eau, l'alimentation et la santé. Elle est également co-chercheuse principale d'un projet de recherche mondial intitulé Ărramăt : Indigenous Conservation and the Health of Indigenous Peoples (Conservation autochtone et santé des peuples autochtones).