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Le moment est venu de rendre la science accessible

12 mai 2020

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Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, le partage de données et la collaboration en matière de recherche scientifique sont d’une importance primordiale. Des équipes mondiales travaillant de manière collaborative peuvent effectuer des percées beaucoup plus rapidement que des équipes individuelles. Les gens doivent également pouvoir faire confiance aux scientifiques et à la recherche scientifique, et rendre le processus ouvert et transparent est une façon de gagner cette confiance.

L’UNESCO en est consciente. C’est pourquoi elle lance des consultations internationales visant à mettre au point une recommandation sur la science ouverte en vue de son adoption par les États membres l’an prochain. Sa recommandation comprendra une définition commune, un ensemble de valeurs partagées et des propositions d’action.

Bien que de nombreuses organisations canadiennes embrassent déjà l’idée de la science ouverte, nous croyons que le pays tirerait avantage de l’établissement d’un consensus national sur certaines des questions clés abordées dans la recommandation proposée par l’UNESCO. Nous avons besoin des avis des scientifiques, des établissements de recherche, du gouvernement, de la société civile, des patients, des étudiants, des organisations philanthropiques, des entreprises, des jeunes et des peuples autochtones.

La Commission canadienne pour l’UNESCO a donc produit un document d’information à l’appui des consultations nationales. L’objectif est d’aider l’UNESCO à faire avancer la science ouverte d’une manière qui sera bénéfique pour l’ensemble de l’humanité.

Qu’est-ce que la science ouverte?

La science ouverte est un mouvement qui vise à rendre la recherche scientifique accessible à tous ceux qui s’y intéressent, des scientifiques de partout dans le monde au grand public. Elle suppose de diffuser la science en toute transparence grâce à des réseaux collaboratifs — édition, accès aux données et aux documents — et de faire en sorte qu’il est plus facile pour tous de participer à la recherche scientifique et d’en tirer profit.

Une conversation mondiale

Toutes les recommandations de l’UNESCO formulent des principes directeurs et des normes visant à influencer l’élaboration de pratiques et de lois nationales. La proposition d’élaborer une recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte vise à établir un consensus mondial grâce à un processus inclusif et transparent qui fait appel à tous les pays et à toutes les parties prenantes. Elle s’appuie sur la Recommandation de 2017 concernant la science et les chercheurs scientifiques, la Stratégie de l’UNESCO relative à l’accès libre à l’information et à la recherche scientifiques ainsi que la Recommandation de l’UNESCO sur les ressources éducatives libres.

Le droit à la science ouverte est protégé en vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). En effet, l’article 27.1 énonce ce qui suit : « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. » La science ouverte englobe toutes les formes de communications scientifiques, y compris les publications, les données et les logiciels, ainsi que l’utilisation des documents et l’accès à ceux-ci.

Consensus au Canada

Les gouvernements fédéral et québécois ainsi que nos organisations et conseils de recherche nationaux appuient déjà largement l’idée d’un écosystème de la science ouverte au Canada. En fait, le Canada et le Québec ont adopté plusieurs politiques et programmes qui soutiennent la science ouverte dans le contexte de travaux de recherche financés par le gouvernement. À l’échelle internationale, le Canada s’est engagé à mettre en application la Déclaration sur l’accès aux données de la recherche financée par des fonds publics de 2004 de l’Organisation de coopération et de développement économiques et la Déclaration du gouvernement ouvert de 2011 (en anglais seulement). Le Canada appuie également le travail du Groupe de travail du G7 sur la science ouverte (en anglais seulement).

Considérations stratégiques

À notre avis, dans leur examen des politiques provinciales, nationales ou internationales sur la science ouverte, le Canada et le Québec devraient se pencher sur quatre enjeux principaux :

  1. Engagement des parties prenantes : Les consultations menées doivent mobiliser le plus de parties prenantes possible, dont des scientifiques, des établissements de recherche, le gouvernement, la société civile, des patients, des étudiants, des organisations philanthropiques, des entreprises et des jeunes. On doit également porter une attention particulière aux savoirs autochtones.

  2. Modèles de financement Les modèles de financement des revues scientifiques doivent être robustes et durables. Ils devraient tenir compte du rôle important des petites maisons d’édition et du rôle critique de l’examen par les pairs et des processus éditoriaux dans le maintien de l’excellence scientifique. Les modèles de financement pour l’élaboration de systèmes et de procédures pour les données et les documents devraient assurer l’accessibilité, la compatibilité et la durabilité.

  3. Mesures de rendement Pour mobiliser toutes les parties prenantes et mesurer les retombées des politiques, nous devons pouvoir mesurer les progrès à mesure que la science ouverte est mise en œuvre. Ces mesures doivent être combinées à des communications efficaces afin de garantir que les résultats souhaités se traduisent en actions.

  4. Droits de propriété intellectuelle et de la personne : Enfin, nous devons tenir compte des liens entre la science ouverte et les droits de propriété intellectuelle, surtout dans les cas où la science ouverte est nécessaire au « bien commun » et où la science porte sur des défis mondiaux comme les changements climatiques, la perte de biodiversité et les pandémies.

Votre curiosité a été piquée?

Le document intitulé « Vers une recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte : perspectives canadiennes » offre un bon aperçu de la position canadienne.

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