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Wapikoni : l’histoire d’un studio ambulant qui fait œuvre de réconciliation

26 avril 2018

La famille Gunn: Delia Gunn, Gracy Brazeau, Antoine Gunn.

Aujourd’hui partenaire de l’UNESCO et de la CCUNESCO et en voie d’étendre ses activités partout dans le monde, l’organisme Wapikoni mobile est né au village atikamekw de Wemotaci. La cinéaste Manon Barbeau y était entrée en relation avec des jeunes Autochtones pour concevoir un long métrage.

L’enthousiasme de la réalisatrice pour ces apprentis cinéastes et pour l’identité bafouée de cette communauté a fait naître un grand projet. Celui-ci a permis, depuis, à des centaines de jeunes Autochtones de créer des films et de la musique dans les studios ambulants de Wapikoni mobile.

Une étincelle dans les yeux d’une cinéaste

La cinéaste est pour la première fois sensibilisée à la question autochtone lors d’un séjour sur la Côte-Nord. À Pessamit, elle découvre « un monde à part, ignoré du reste du monde ».

Dès lors déterminée à faire œuvre de réconciliation entre les Premiers Peuples et le reste de la population canadienne, elle tente d’écrire un long métrage. En 2002, le projet suit son cours à Wemotaci lorsque, soudain, la mort d’une jeune femme appelée Wapikoni Awashish, complice-scénariste de ce film avorté, pousse la cinéaste à changer de cap.

Manon Barbeau se donne alors un objectif qu’elle poursuit encore aujourd’hui : donner la caméra aux jeunes Autochtones pour les laisser raconter leurs propres histoires.

Le Wapikoni mobile s’emploie à renforcer la fierté identitaire des jeunes Autochtones par la mise en valeur de leur culture et des langues ancestrales dans leurs œuvres.

- Manon Barbeau

Petite camionnette va loin

Fondé en 2004 avec le Conseil des Jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador et le Grand Conseil de la Nation Atikamekw, l’organisme met rapidement sur la route un studio ambulant. Il va mettre à la disposition des jeunes des communautés les outils nécessaires à leurs créations.

En presque 15 ans d’existence, le Wapikoni forme des artistes et suscite bien des vocations. Des participants étudient ensuite à l’École de l’image Gobelins à Paris. Jani Bellefleur, ancienne participante, devient la première diplômée autochtone de l’Institut national de l’image et du son à Montréal.

L’actuelle présidente du Wapikoni mobile, Melissa Mollen Dupuis, est l’une de ces jeunes Autochtones pour qui l’organisme a fait une différence. En découvrant Wapikoni, elle y a trouvé un réseau d’artistes, de cinéastes et de musiciens de tous horizons, qui venaient prêter main-forte aux jeunes de différentes communautés, qu’elles soient urbaines ou éloignées, dans le but de faire entendre leurs voix sur des sujets qui leur tenaient à cœur dans un médium compatible avec leurs modes de transmission orale : la vidéo.

Je crois qu’une véritable réconciliation ne pourra avoir lieu si le Canada et sa population n’apprennent pas à nous connaître et à nous apprécier. Pour cela, il faut se presser de filmer nos cultures.

- Melissa Mollen-Dupuis

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